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"J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé."

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Quand l’esprit danse avec la matière



Mythos vs Logos

L’action de la pensée sur la matière relève d’un mythe dans nos sociétés modernes. Pourtant, de nombreuses données scientifiques confirment aujourd’hui cette possibilité. Des fameux « tordeurs de métal » aux guérisons induites par la volonté ou la foi, l’esprit semble capable d’influencer le comportement de la matière, qu’elle soit inerte ou vivante. Bien sûr, pour ceux qui savent que matière et esprit ne sont que les deux faces d’une même pièce, les deux aspects d’une même « substance » fondamentale, cette dualité elle-même est illusoire. Mais il s’agit alors de philosophie. Le monisme à double aspect, ou monisme neutre, professe en effet cette unité et même cette identité de l’esprit et de la matière. Dans la réalité « ordinaire » cependant, l’homme est le « grand diviseur », et son expérience du monde distingue manifestement un « extérieur », qui semble fait de matière, et un « intérieur », constitué de ses pensées, de sa vie psychique. Si les deux ne font qu’un, alors on comprend aisément comment l’un peut agir sur l’autre, puisqu’ils ont finalement la même nature. Mais ce n’est pas l’objet du livre que nous avons coécrit avec le médecin neurologue Antoine Sénanque. Nous avons au contraire choisi de laisser la philosophie de côté pour effectuer un vaste tour d’horizon des actions de l’esprit sur la matière, inerte ou vivante, afin de comprendre à quel point nos pensées peuvent agir sur le monde qui nous entoure (ou semble nous entourer) et en premier lieu sur notre propre corps, et donc notre santé.

 

Énergie, information, fluide…

Toutes les pratiques de soins dites holistiques, énergétiques, informationnelles ou même « quantiques » reposent sur ces mêmes principes et sur cette capacité naturelle présente en chacun de nous, et qui a même été observée chez les animaux. Par exemple, l’action des coupeurs ou barreurs de feu est désormais attestée empiriquement, comme en témoigne le recours qui en est fait dans les services hospitaliers de radiothérapie ou de soins aux grands brûlés. Bien au-delà d’un effet placebo qui reste lui-même un mystère, ces personnes agissent par l’intention ou la prière, à proximité ou à distance, et parfois même à l’insu du sujet qui en bénéficie, comme dans le cas des enfants en bas âge ou des animaux. Des thèses de doctorat en médecine et d’autres recherches ont montré la réalité du phénomène. Des travaux de sciences humaines ont montré le sérieux de ces pratiques et l’intérêt qu’elles continuent de susciter. Mais le processus lui-même, ses modalités d’action restent incomprises par la science contemporaine. Il faut aussi noter que ces pratiques remontent à la nuit des temps et s’observent chez les peuples animistes, chamaniques et totémiques. Il va de soi qu’elles auraient disparu au fil du temps si elles n’avaient pas le moindre sens ni la moindre utilité. Le vaste dossier des guérisons inexpliquées, voire miraculeuses, est à lui seul une indication des capacités de l’esprit et du corps à déjouer les pronostics, y compris les plus sombres, là aussi bien au-delà de ce qu’on pourrait attendre d’un simple effet placebo.

 

Des tables tournantes aux torsions de métal

Dans la première partie du livre, nous proposons une exploration du phénomène de « psychokinèse », l’action de l’esprit sur la matière, depuis les « tables tournantes » du XIXe siècle jusqu’aux expériences de physique quantique impliquant l’intention de l’observateur, en passant par les phénomènes attestés de déplacements d’objets ou de « torsion de métal ». L’action de l’intention sur la matière à l’échelle quantique est une piste de réflexion intéressante puisque le rôle de la conscience elle-même est exploré dans les expériences de physique quantique. Il a tout de même été montré que des méditants expérimentés étaient capables d’influencer par l’intention un dispositif quantique qui voit une particule élémentaire se comporter comme un corpuscule ou comme une onde, sachant qu’elle a fondamentalement la double nature. Là aussi, cette dualité est illusoire.

La seconde partie porte sur le phénomène de guérison jusqu’aux limites de ce que la médecine et la science peuvent comprendre. Le dossier en particulier des guérisons miraculeuses de Lourdes est constitué de cas extraordinaires qui défient toute interprétation se voulant rationnelle. Mais il est un arbre qui cache une vaste forêt, car pour un seul cas qui sera authentifié par des années d’expertise médicale et au crible de critères extrêmement sévères, des dizaines d’autres guérisons se produisent dans ce contexte de foi religieuse ou de spiritualité profonde. Il faut là aussi rester humble devant l’immensité du mystère, car est-ce l’esprit qui guérit le corps ou bien l’intervention d’entités spirituelles ou encore un subtil mélange des deux ?

La Renaissance puis les Lumières ont engendré un matérialisme asséchant qui a permis de sortir du carcan religieux mais a jeté le bébé « esprit » avec l’eau du bain des croyances. Le spiritisme et le romantisme du XIXe siècle ont été des réactions à cet assèchement, tout comme la métapsychique devenue parapsychologie. Si les grands esprits intellectuels de l’époque, comme Victor Hugo (1802-1885), Camille Flammarion (1842-1925) ou Henri Bergson (1859-1941), se sont véritablement passionnés pour tous ces phénomènes, c’est qu’il y avait « matière » à le faire. Mais la matière n’est rien sans l’esprit et, à n’en pas douter, les deux dansent depuis la nuit des temps une farandole amoureuse qu’il nous faut entretenir et accomplir en pleine conscience.


 




 À lire


Antoine Sénanque et Jocelin Morisson

Guy Trédaniel éditeur, 2024.

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