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"J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé."

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Le modèle Internal Family Systems (IFS ou Système Familial Intérieur)


Observer et transformer nos états intérieurs à partir de notre Coeur profond


La Pleine Conscience et au-delà

Un dilemme fréquent, tant en psychothérapie qu’en spiritualité, consiste à savoir si le but est d’aider les personnes à accepter la douleur inévitable de la condition humaine ou de guérir la douleur de sorte qu’elle ne soit plus un problème. Cesser de lutter contre l’agitation de notre mental en pratiquant une forme de pleine conscience est déjà révolutionnaire : cela nous permet souvent de mieux fonctionner au quotidien en étant moins esclaves de nos impulsions. À partir de notre pleine conscience spacieuse, nous pouvons éclairer ce qui est en nous. Mais que se passerait-il si, au lieu de nous contenter d’observer, nous entrions en relation avec nos turbulences intérieures ?


PSY et SPI réconciliés

Nous découvririons un paysage intérieur ressemblant à une famille, formée de souspersonnalités, dont beaucoup sont jeunes et souffrent. Il deviendrait alors naturel de faire le pas suivant, c’est-à-dire tendre la main à ces parts de soi et les réconforter. Dès que nous portons notre attention à l’intérieur avec curiosité et bienveillance et commençons à poser des questions, les membres de notre famille intérieure se révèlent. Au fur et à mesure de ces rencontres, nous sommes de plus en plus en mesure de former des relations Je-Tu avec nos parties, plutôt que les relations Je-Cela plus détachées que de nombreux courants spirituels et même psychothérapeutiques entretiennent. «Voir et accepter» devient alors le préambule de «Prendre soin et guérir» : la face «SPI» (spirituelle) et la face «PSY» (psychologique) de la médaille sont enfin réconciliées.



Naissance d’un modèle thérapeutique

Au début des années 80, le Dr. Richard Schwartz, thérapeute familial, s’est rendu compte que certains de ses patients lui parlaient spontanément en termes de parties. Comme d’autres avant lui, il soutient l’idée que nous sommes composés d’une multitude de parties et que c’est là notre état normal. Selon le modèle IFS, ces parties sont organisées tel un système familial dynamique et présentent des âges, des rôles et des besoins différents.


La contribution la plus importante du modèle IFS est de s’appuyer sur le Self ou Soi, un état calme et bienveillant auquel même les personnes les plus blessées peuvent accéder in fine. Ce Self intact et plein de sagesse est notre Coeur profond. Il est universel et présente les mêmes qualités chez chacun de nous : calme, confiance, connexion, courage, curiosité, compassion, clarté, créativité… C’est ce qui lui permet de tisser des relations saines avec les parties.


«Voir et accepter» nos parties

La plupart du temps, nos parties pilotent nos actes sans même que nous en ayons conscience. Par moment, nous pouvons tous être guidés par la peur, l’enthousiasme ou l’envie de bien faire, ou tout cela à la fois. Qu’elles nous soient sympathiques ou antipathiques (un critique intérieur par exemple), toutes les parties sont utiles et ont une intention positive pour nous. Cependant, nous voudrions parfois avoir le choix d’agir de façon consciente plutôt qu’automatique. C’est pourquoi il importe de sentir les parties présentes en nous, pour les différencier de notre véritable Self. Si nous prenons le temps de nous connecter à nous-mêmes, de porter notre attention vers l’intérieur de nous et d’observer les sensations corporelles, les pensées, les dialogues intérieurs et les émotions, alors nous découvrons nos parties. Lorsqu’elles sentent l’énergie du Self, elles se détendent et dévoilent leur intention. Nous pouvons alors créer avec chaque partie une relation saine, ce qui est intrinsèquement guérissant. Comme un parent bienveillant, notre Self va prendre soin des parties et de leurs besoins.


Managers, Pompiers et Exilés

Lorsqu’un événement traumatique ou une blessure d’attachement vient fragiliser une partie et qu’aucune aide bienveillante n’est disponible, celle-ci va être Exilée par le reste du système, c’est-à-dire enfouie ou éloignée. Une autre partie va compenser en endossant un rôle Protecteur, tant pour prendre soin de la partie blessée que pour maintenir le système en équilibre. Cette stratégie de survie fige Exilés et Protecteurs dans l’instant du trauma : ils perdent dès lors le lien avec le Self et revivent en boucle le danger comme s’il restait actuel. L’IFS identifie deux catégories de protecteurs : les Managers (proactifs) et les Pompiers (réactifs - voir schéma).


Comment se déroule une séance ?

La première séance permet de faire connaissance, de définir l’objectif global de la thérapie et de co-créer un cadre clair et sécurisant pour toutes les parties.

Une séance de travail IFS dure en moyenne 1 à 2 heures. Le client commence par identifier l’objectif de la séance et exposer la situation, avant de porter son choix sur une partie avec laquelle il aimerait faire plus ample connaissance.

Entre le Self du client et sa partie se tisse alors un «dialogue» intérieur qui peut impliquer divers canaux de communication (sensations, émotions, paroles, images,…).

Selon que la partie cible est un Protecteur ou un Exilé, la séance prendra une tournure différente, la constante étant la délicatesse et le soin apportés à l’écoute profonde de chaque partie, de ses besoins et de ses limites. Cette écoute n’est pas sans rappeler l’esprit de la Communication NonViolente.


Selon l’ampleur de l’objectif thérapeutique, une thérapie IFS peut nécessiter quelques séances, quelques mois ou quelques années. Thérapeute et client suivent ensemble le fil de ce que les parties sont prêtes à dévoiler : la guérison se déroule donc de façon organique et non linéaire.



«Prendre soin et guérir»

Les parts exilées portent souvent des fardeaux tels que honte et humiliation, abandon ou rejet, croyances de ne pas être à la hauteur, de ne pas être digne d’amour,...

Au lieu de lutter contre elles, nous allons leur apporter cette compassion et cet amour qu’elles désespéraient de recevoir. Une fois qu’elles se sentent comprises, reconnues et acceptées, les parties peuvent se décharger de leurs fardeaux, retrouver leur vraie nature et réintégrer le système.

La partie exilée récupère alors ses qualités, la partie protectrice peut se détendre et prendre un rôle ressource, chacune recouvrant sa confiance dans le Self. Petit à petit, le système retrouve des fondations stables sur lesquelles il peut continuer à se construire à la lumière du Coeur et les parties peuvent interagir entre elles de façon souple, légère et collaborative.


À quoi ressemble une vie guidée par le Self ?

Pour sortir du dilemme «SPI» ou «PSY», l’IFS propose donc une troisième voie : la transformation consciente de nos douleurs en ressources. Quand notre centre de gravité réside dans le Self confi ant et compatissant, nous agissons spontanément avec altruisme. Tout comme nos parties réalisent qu’elles sont incluses dans un système complet et que si l’une d’elles est chargée d’un fardeau cela affecte tout le système, les personnes guidées par leur Self réalisent qu’elles font partie d’une plus vaste humanité et que si l’un de nous est chargé d’un fardeau, nous le sommes tous.


En apportant guérison et libération de nos ressources innées, l’IFS nous permet ainsi de devenir le changement que nous espérons pour le monde.








 

Pour approfondir :

• Site de l’Association IFS francophone : https://ifs-association.com/ et sa chaîne YouTube

• Une formidable BD très didactique «Émotions, enquête et mode d’emploi – tome 3 : les différentes parts de soi»,

Art-Mella, Éditions PourPenser.fr

• Site de IFS Institute : https://ifs-institute.com/ et sa chaine YouTube (en anglais)

• Site de Foundation for Selfleadership : https://www.foundationifs.org/ (en anglais)

• Many Minds, One Self : Evidence for a Radical Shift in Paradigm, Richard Schwartz et Robert Falconer (Ebook)

• Internal Family Systems Therapy, Richard C. Schwartz et Martha Sweezy (seconde édition, bientôt disponible en

français)




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