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"J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé."

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Alternatives funéraires, où en sommes-nous ?


Depuis une décennie, l’essor des questions environnementales bouscule les habitudes du monde funéraire et de nouvelles et nombreuses alternatives aux funérailles classiques sont élaborées de par le monde. La Belgique n’est pas en reste car le concept même de l’Humusation est né ici, au sein d’un groupe de réflexion composée de personnalités citoyennes, scientifiques, militantes et d’acteurs funéraires concernés par l’écologie.


Nous observons ainsi un profond changement de paradigme dans les coutumes funéraires et du choix des familles du mode de sépulture souhaité pour elles-mêmes ou leurs proches.

Il y a un demi-siècle, le choix qui s’imposait encore était la conservation du défunt dans un caveau familial pour la perpétuité. Cet engagement pour la perpétuité était néanmoins devenu intenable pour les cimetières et dministrations communales, la superficie des cimetières n’est en effet pas extensible à l’infini ! En 1971, la Loi belge a donc changé et

mis fin aux concessions à perpétuité, fixant la durée maximale (mais renouvelable) à 50 ans et ensuite 30 ans dans certaines Régions.

Quelques années auparavant, en 1963, l’Église Catholique avait mis fin à l’interdiction de la crémation en tolérant cette pratique, bien que préconisant toujours « la pieuse et constante coutume d’ensevelir les corps des fidèles » en les inhumant.


La prise de conscience du public, des autorités communales et, dans une moindre mesure, de l’autorité Catholique (dont le poids était non négligeable) que le corps des défunts ne pouvaient être conservé indéfiniment dans des concessions, a progressivement amené au succès de la crémation que nous connaissons aujourd’hui. La crémation s’est présentée comme une alternative raisonnable au manque de place dans les cimetières, plus abordable et, sous certains aspects, plus écologique. Ainsi, depuis une décennie, la crémation est devenue le choix de plus de la moitié des familles pour leurs défunts et près de la moitié de celles-ci choisissent la dispersion comme destination des cendres. Le nombre de crématoriums a également plus que doublé en moins de 10 ans et la Belgique en compte désormais 22 actifs.


Parallèlement, de nombreuses autres alternatives ont émergées ou sont à l’étude ;


Humusation

Probablement le concept d’alternative la plus évidente et la plus convaincante. Il s’agit de retourner à la Terre de la manière la plus naturelle qui soit tout en respectant la sacralité du corps Humain. Il n’est donc ici nullement question de laisser le corps du défunt à l’appétit des charognards (bien que cela se fasse dans d’autres cultures !) mais de le placer dans une litière spécialement aménagée d’un mélange de broyât d’écorce, de feuilles, de fleurs et de laisser la nature faire. En surface, les organismes décomposeurs (bactéries, mycélium, détritivores, etc.) sont les plus nombreux et les plus actifs, ce qui permet un retour rapide à la nature, de la même manière que dans un compost, mais avec le corps du défunt. Cette transformation est malheureusement impossible dans la profondeur classique des fosses des cimetières.


Après une période de 12 mois, selon la fondation Métamorphose qui milite pour l’Humusation, la dépouille est entièrement transformée en Humus, matière organique qui compose naturellement un sol sain. Les toxines présentes dans le corps ont été désactivées et seuls les ossements persistent. La destination finale de cet Humus et des ossements est sujet à discussions et beaucoup de propositions ont été suggérées, comme de réunir les ossements dans une petite case telle qu’un columbarium pour les cendres, ou de les réduire en poudre afin de les mélanger afin d’enrichir davantage l’Humus résultant et de l’épandre aux pieds d’arbres.


Promession

Imaginé en Suède, le principe de la promession est de congeler le corps avec de l’azote liquide et de le placer sur une table vibrante, fragmentant ainsi le corps au niveau moléculaire. L’eau (près de 70% du poids du corps) qui était contenue dans les cellules est ensuite séchée et le résidu, composé de la matière minérale et organique du corps, est filtré afin d’y retirer les éléments polluants tels que le mercure et autres métaux. Le restant est enfin placé dans une urne biodégradable dans le but d’être enterré à faible profondeur afin de retourner à la Terre.


Aquamation ou résomation

Plongé dans un liquide chauffé à une température dépassant l’ébullition, le corps est dissous par un procédé physico-chimique d’hydrolyse alcaline qui ne laisse que les ossements en résidu. Le liquide résiduel peut être filtré afin de neutraliser tout élément toxique tandis que tous les agents pathogènes ont déjà été automatiquement détruits lors du processus. Ce procédé est environ 5x moins énergivore que la crémation classique mais pose de sérieuses questions éthiques quant à la destination des eaux résiduelles, contenant plus de 95% du corps, qui sont souvent rejetées à l’égout !


En conclusion, le champ des alternatives est encore très large et le législateur qui se penchera sur la question devra certainement tenir compte des questions pratiques mais aussi des différentes sensibilités du public sur un sujet aussi délicat. Il faudra également veiller à ne pas tomber dans le piège du greenwashing et de l’appétit d’intérêts privés qui pourraient s’y mêler.



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